De la fille d’Aran j’abrite le passage
Et de son eau claire résonne la chanson
Que j’écoute attendrie, qui dit à sa façon
Comment la Clef de France traversa les âges.
De la fille d’Aran j’abrite le passage.
Dans la brume opaque de mon souvenir
Ma fraîche chevelure offre un nocturne gué
A un défilé noir et sauvage : ligué,
Le peuple des loups s’apprête à me franchir
Dans la brume opaque de mon souvenir.
J’ai livré à l’homme le fruit de mes entrailles.
Mon marbre immaculé servait le laurier
Témoignage de Rome, rigide courrier
Racontant au futur les raisons de l’entaille :
Je livrai à l’homme le fruit de mes entrailles.
Mon château de granit fut bâti en verrou
Protégeant le Comminges et son riche évêché.
Ma vierge protectrice, ornement du rocher,
Vit couler les ans, la truite, point le mérou.
Mon château de granit fut bâti en verrou.
Depuis lors je poursuis ma paisible existence.
Pas grand-chose alentours n’a changé ici-bas.
Le marbre est un écrin, m’embellit, Saint-Béat,
Pas grand-chose alentours n’a changé d’apparence :
Depuis lors je poursuis ma paisible existence.
Comentários